jeudi 20 décembre 2007

Venus & Mars

Facebook est devenu un peu comme une addiction dangereuse ces dernieres semaines... mais une chose que j'adore ce sont les videos de You Tube qui sont regulierement postees par mes amis et les amis de mes amis sur mon FunWall.

Sincerement elles valent toutes leur pesant d'or mais j'ai voulu vous faire partager celle-ci parce qu'elle m'a non seulement fait mourir de rire mais aussi mis en plein dans le mille!

Enjoy!

Upset


Pour l’emission de radio du 30 decembre que nous avons pre-enregistree lundi dernier, j’avais decide de faire une rubrique “ils nous ont quitte en 2007”. Je voulais surtout rappeler les departs francais car comme je le disais l’autre jour “depuis que je vis ici, je rate certains morts en France”. Comprenez que lorsque je reviens pour des vacances, je m’etonne. “Comment ca, Bernard Rapp est mort!” Il suffit que je rate une edition du Monde en ligne et hop…

Me voila donc en train de parcourir des dizaines de sites necrologiques et je suis soudain obsedee par cette pensee: ces morts sont souriants et plein de vie sur ces photos, sans savoir qu’un jour le cliché de cet instant servirait a illustrer leur depart de ce monde. Je me suis surprise a me demander si la photo qu’on utliserait pour mon deces avait deja ete prise…Pas tres festif tout ca.

Et le pire etait a venir car au milieu des Pavarotti, Serrault, Brialy, Antonioni, Bejard et Bergman il y avait aussi les faits divers. Les enfants surtout. Sauvagement battus a morts. Devores par des chiens. Tues par balle. Et les autres victimes a peine plus vieilles, de crimes tous plus atroces les uns que les autres. Decrits minutieusement dans un petit texte juxtapose a leur plus belle et joyeuse photo.

Ils me poursuivent jusque dans mon sommeil ces dernieres nuits. Ils interromptent mes pensees le jour. Et j'ai les larmes aux yeux quand Little Poppet vient pres de moi, crie Maman pour que je me baisse a sa hauteur et me serre de toutes ses forces avec ses adorables petits bras poteles et me couvre de bisous.

La maternite m’a decidement rendue plus forte mais tellement plus fragile aussi.

mardi 18 décembre 2007

Xmas party

Dimanche nous avons fete Noel chez nous avec environ 25 personnes, sans compter les sept ou huit enfants...
Le soleil etait au rendez-vous, la bonne humeur aussi et puis cet arrivage surprise...







20 homards et un enorme kingfish dont nous n'avons pu venir a bout. Tout droit venus de la peche sous marine de F et S quelques heures auparavant dans la peninsule des Coromandels.

Little Poppet quant a lui a passe la soiree a manger et a embrasser sa copine Louise sur la bouche... on les a retrouves caches sous le fil a linge... je n'ose pas imaginer ce que ca va donner dans une douzaine d'annees!!!

lundi 10 décembre 2007

Fake Christmas


When you live in the southern hemisphere and you grew up in the northern one, there are plenty of good reasons to want to celebrate Christmas in June rather than in December:

As Sophie pointed out, the whole thing seems a bit ridiculous.
I find it absurd to see these Santa Claus heavily sweating under their thick red and white costumes. But Santa in togs and sunglasses is not really Santa either.

Who feels like eating stuffed turkey when it’s 28 degrees outside? Same applies to mulled wine.

It gets dark too late to see the Christmas decorations. Admittedly the reason why no one really bothers…

What is the point of buying and decorating a Christmas tree when you spend most of your time at the beach or having barbeques outside?

Personally I love Christmas. It brings me back to childhood. I love the traditions, the colours and the build up before the big day but down here despite some respectable efforts my heart just isn't into it.

In the northern hemisphere, Christmas is a nice break in the middle of a long, cold and grey winter. Here it’s summer, the long holidays and Christmas at the same time. Not much to look forward to once it’s over.

And this creepy Santa stuck every year on Queen Street withhis winking eye; moving his finger as if to say: "come to me little children". I might have a twisted mind but he just reminds me of a paedophile each time I set eyes on him…

Anyway I have started lobbying in favour of a change of date…I’ll keep you posted!

jeudi 6 décembre 2007

Mea Culpa


Avant d’avoir un enfant, je regardais de travers ces meres dont la progeniture hurlait dans les allees de supermarche.

Avant d’avoir un enfant, je croyais qu’il suffisait d’un peu de bonne volonte pour ne pas avoir a changer son style de vie une fois devenus parents.

Avant d’avoir un enfant, je pensais qu’il y avait UNE bonne methode d’education.

Avant d’avoir un enfant, je pensais que les enfants qui ne mangeaient pas de tout etaient simplement mal eleves.

Avant d’avoir un enfant, je ne savais pas l’ampleur de la culpabilite qu’une petite phrase peut apporter.

Avant d’avoir un enfant, je pouvais regarder les infos sans avoir de cauchemards.

Avant d’avoir un enfant, je pensais que les meres au foyer etaient un petit peu meprisables.

Avant d’avoir un enfant, je pensais avoir des certitudes.

Avant d’avoir un enfant, je me disais que mes collegues meres qui se plaignaient du manque de temps et de sommeil etaient franchement mal organisees.

Avant d’avoir un enfant, je ne savais pas jusqu’ou s’inquieter pour quelqu’un pouvait aller.

Avant d’avoir un enfant, je ne savais pas ce que pouvoir en avoir un et en bonne sante de surcroit, representait.

Avant d’avoir un enfant, je ne savais pas ce qu’aimer inconditionnellement signifiait.

mercredi 5 décembre 2007

Baila baila


Drole de coincidence: alors que j’annoncais a DP hier soir la mort de Fred Chichin des Rita Mitsouko, il me repond bouche bee qu’il a justement downloade sur ITunes tout un album la veille au soir!

Une fois au lit apres 22h30 nous avons branche notre IPod et chantonne quelques tubes de notre jeunesse, notamment Marcia Baila.

Et j’ai eu soudain une furieuse envie de danser. Et tout d’un coup je me suis sentie vieille. Pour la premiere fois je crois. La nostalgie, le manque de toutes ces sensations, l’extreme fatigue apres avoir danse pendant des heures, la chaleur si intense et la sueur coule dans le cou et le long du dos, l’energie ultime et ennivrante, la seduction, l’excitation, l’impression de faire corps avec la musique, d’etre libre, d’etre folle, d’etre soi et une autre a la fois...

Aaaah comme la danse me manque. Comme la fete me manque. Ca me remplit d’horreur de me dire que tout cela est derriere moi. Et que j’aurais du en profiter un peu plus… Il n’y a rien de pire que des regrets.

mardi 4 décembre 2007

Shopping extravaganza


Le matin, entre 8h et 8h30 pendant mon daily commuting, j'ecoute mon emission favorite sur More FM, anime par Corbett, Kim and Hilary Barry (qui est aussi la presentatrice des News de 18h). A 8h10, ils ont un jeu qui s'appelle Battle of the Sexes. 2 concurrents du sexe oppose s'affrontent; les animateurs posent des questions "pour filles" a l'homme et vice versa.
La semaine derniere, ils demandaient a leurs auditeurs d'envoyer des questions pour le jeu. J'ai donc envoye ma petite question qui etait:
What is a French first name and also a French patisserie?

Ils ont utilise la question dans l'emission de jeudi matin.

Vendredi matin, 7h30, le telephone sonne a la maison.
Corbett
"Hi Maurine, this is Corbett here".
Me
"Hi Corbett"
Corbett
"Can you please hold the line for a minute Maurine?"
Me
"Suuuuuure..."
[quelques jingles]
Corbett
"We're back live and we've got Maurine on the phone. Maurine sent us the madeleine question this week"
Hilary
"That was a brilliant question"
Corbett
"Maurine, you were in the draw for a big prize and I'm happy to tell you that you've won a $1000 voucher to shop at the Chancery"
Me
"oh... my... god... thank... you... so much. I... don't know what to say. Huh, I'll bake you some madeleines!"

Voici donc comment j'ai gagne $1000 a depenser dans de tres beaux magasins d'Auckland pour un petit email et une heure de cuisine de madeleines. Not bad really.

mercredi 28 novembre 2007

Couture


Quand je suis arrivee en Nouvelle Zelande, j'ai profite du style "laid back" des kiwis pour me reapproprier une garde robe d'etudiante: jeans, tee-shirts et les fameuses jandals incontournables ici.

Mais j'ai vite compris que l'on attendait autre chose de moi, THE French girl.
Je decevais, de n'etre pas fidele au cliche de la femme francaise sophisitiquee et a la pointe de la mode.

Depuis mon retour de conges de maternite, sans doute pour pouvoir m'affirmer en tant que femme et pas seulement mere, je prends soin de mon apparence. Je porte des hauts talons, beaucoup de jupes ou de robes, des bijoux, des accessoires... pas vraiment le temps pour le maquillage mais toujours pour une goutte de parfum, Allure de Chanel.

Hier j'ai meme ose aller a la vente annuelle de vetements des presentatrices de TVNZ (portes une fois a l'ecran seulement). Bien sur la plupart etaient des tres petites tailles mais j'ai trouve une tres tres jolie jupe noire d'une designer locale, Sabine, pour $20 (retail price would be around $300). Je la porte aujourd'hui et je me sens presque aussi belle qu'une speakerine ;-)

mardi 20 novembre 2007

Karekare


Une de mes plages preferees aux environs d’Auckland est celle de Karekare. Non seulement parce que le paysage est a couper le souffle mais aussi parce que c’est la qu’ont ete tournees les scenes memorables du film The Piano (film de la realisatrice neo-zelandaise Jane Campion).

Vous savez c’est cette scene ou Holly Hunter arrive avec sa fille et son piano sur cette plage devoree par les vagues et encerclee par le bush dense et intimidant. Cette plage ou le piano reste pendant plusieurs jours, fouette par l’ocean jusqu’a ce que plusieurs Maoris sous la houlette du magnifique Harvey Keitel finissent par venir chercher l’instrument et le hisser difficilement le long de la colline (qui est plutot pentue, je peux le confirmer!).

Parfois quand je regarde mon propre piano, j’aimerais qu’il puisse me raconter son voyage depuis Londres, les mauvais coups qu’il a subi (dont son etat actuel atteste), les differentes mains qui l’ont touché, tous les airs qu’il a joues…

Ah si seulement les objets pouvaients parler…

lundi 19 novembre 2007

Summer festivals


Profitant d'un break entre les vomissements et la diarrhee aigue de LP, nous l'avons allonge dans sa poussette et avons passe quelques heures au Grey Lynn festival samedi apres-midi.
Du soleil, une foule enorme, des concerts bien sympathiques, des stands de nourriture du monde entier [on a finit par opter pour une paella francaise!], de l'artisanat local de qualite et des rencontres inopinees avec de vieilles connaissances plus ou moins perdus de vue dans le tourbillon quotidien.

Et ce monsieur produisait des sons absolument incroyables avec son espece de guimbarde...




Le Grey Lynn festival c'est en fait le vrai debut de l'ete a Auckland. A nous les Music in the Parks, Stroke & Stride, Christmas in the park et autres festivites estivales gratuites et variees.

En prime, pour echapper aux montagnes de lessives et aux relents de vomi et au blues du dimanche soir, je suis meme allee faire un petit footing/marche le long du front de mer dimanche soir a 17h... Ca m'a ressource pour ... quelques heures!

mercredi 14 novembre 2007

Freedom


Our house

Ce matin alors que j'etais bloquee sur l'autoroute j'ai remarque un bus allant dans l'autre sens qui affichait la direction Wellington. Ma premiere pensee fut de me demander qui pouvait bien passer 9h dans un bus pour aller a Wellington plutot que de prendre l'avion, peu cher depuis l'arrivee sur le marche domestique de Quantas et Pacific Blue face a Air New Zealand. Ma seconde immediate pensee fut de me dire que j'aimerais pouvoir avoir la liberte de decider un matin de ne pas aller au travail mais d'aller a l'arret InterCity bus en face de mon bureau et de sauter dans le premier bus venu, pour partir a l'aventure. Bon pour etre franche je doute que je le ferais si je le pouvais. Mais la n'est pas le probleme. C'est de savoir que je ne peux pas le faire qui me derange. Cette liberte reduite par le mortgage, la responsabilite maternelle... Il a des jours ou ca me pese.

I know, I can't have my cake and eat it too.

mardi 13 novembre 2007

Auckland at its best

Pas besoin de mots...ces quelques photos prises a 5 minutes de chez nous dimanche dernier en disent plus long.

PS For some reason the pictures quality looks crap on the slide show, sorry about that.

lundi 12 novembre 2007

ANGER MANAGEMENT


The day had started really well. We had taken our new bikes to the waterfront and riden along its 10ks back and forth in the sun, stopping once for a coffee on the America’s Cup viaduct. A perfect Sunday morning in the glorious Auckland summer.

By the beginning of the afternoon, it had started to turn to custard when LP didn’t want to have a nap and went from overtired to really grumpy. Even a trip to the playground or the beach couldn’t cheer him up. Meanwhile his dad had gone surfing.

At 6, decidedly failing to amuse LP I decided to try the new and pretty glamorous looking Fish & Chips place close to the St Heliers Beach. It was packed with locals, who similarly to me were too lazy to cook on such a nice Sunday evening. I thought that a quick and easy picnic with the 3 of us on the beach looking at the sunset would easily beat a routine dinner at home and would somehow prolonged the weekend just a little bit more.

At 6.30, after a half hour wait in a crowded shop, LP was getting restless and incredibly hungry. Customers were starting to complain to the most disorganised fish shop team ever. Over the next 15 minutes it all turned to chaos. The shop manager stopped taking orders, customers started getting stroppy and asking for refunds and my patience was running very thin. At 6.45, when inquiring after my very simple order of 3 fish of the day with chips I was offered a refund.

At that precise moment I lost it. I started shouting at the 16 year old assistant that NO I DIDN’T WANT A REFUND, I WANTED A MEAL TO FEED MY VERY HUNGRY TODDLER, WAS THAT TOO MUCH TO ASK FOR AFTER A 45 MINUTE WAIT THAT I COULD HAVE SPENT GAZING AT THE HORIZON RATHER THAN STUCK IN THIS CROWDED LITTLE PLACE?

At 7, we went back home empty handed. I was so mad I barely talked to anyone for the rest of the evening. How’s that for prolonging the weekend?

jeudi 8 novembre 2007

In my little garden


L’annee derniere je m’etais contentee d’un jardin aromatique, avec du persil, du romarin, du thym et de la ciboulette. Un pot de menthe (pour les taboules et les mojitos) egalement mais qui a ete atteint d’une maladie incurable…

Un an plus tard il est toujours la, touffu et envahi de mauvaises herbes qui sont plus rapides que moi.

Il y a deux semaines nous avons plante 5 plans de tomates (beefsteak, cerises et romaines pour faire plaisir aux differents membres de la famille…) pres de leurs tuteurs en bambous provenant du fond du terrain, de la coriandre et deux sortes de salades dont j’ai deja oublie le nom. Tout cela achete pour 27 dollars a mon petit magasin bio.



Pendant mon lunch break, je vais aller faire un tour a l'Eco Store pour acheter une poubelle a compost pour faire de l'engrais naturel. Et ca ne serait pas etonnant que je sorte de la les bras charges de plein d'autres produits. Je dois avouer que ces achats me donnent un shopping buzz aussi grand que celui d'une nouvelle paire de belles chaussures...

No, no, no I haven’t turned into a hippie yet but I’m seriously considering using cloth nappies for my second child, like so many New Zealand women. Only then can you can call me a hippie :-)

mercredi 7 novembre 2007

Quick n' easy recipe



Je me remets un chouia a la cuisine (un bon signe sans doute) et j'ai pense vous faire partager une petite recette inventee a la derniere minute un jour ou j'ai realise a 17h que DP avait invite un couple d'amis a diner.
Jolis et faciles a realiser, ideal pour une entree ou un "apero dinatoire".

Pour une douzaine de "petits paniers":

- 3 oeufs
- 50 cl de creme fraiche epaisse
- un gros poivron rouge (ou vert!)
- ciboulette, sel, poivre
- oat bread sheets (ou des feuilles de brick pourront faire l'affaire)
- un moule a muffins

Chauffer le four a 180 degres celsius et beurrer le moule a muffin.
Battre les oeufs avec la creme, le sel et le poivre. Couper le poivron en petits des.
Tapisser les moules d'oat bread (ou de feuilles de brick). Remplir a moitie avec les des de poivron. Recouvrir le tout avec les oeufs battus. Saupoudrer de ciboulette et cuire au four 15 a 20 minutes.

Une variation sympathique : remplacer le poivron par des morceaux de saumon fume et des cubes de feta ou bien des morceaux de citrouille...

mardi 6 novembre 2007

Prejudiced


A l'anniversaire de mon amie K la semaine derniere j'ai pris cette (mauvaise) photo avec mon telephone mobile. J'ai ete saisie par la beaute de ces 3 femmes maories, beaute exterieure largement excedee par leur beaute interieure.

Elles sont belles, intelligentes, droles, tres droles, genereuses, entieres, fortes, independantes, libres.

L'une est celibataire, l'autre est mariee et la derniere a 3 enfants. Elles ont des carrieres magnifiques. Des rires communicatifs. Une facon de vous rechauffer le coeur sans y paraitre. Une franchise qui vous donne des ailes plutot que de vous accabler. Une sophistication, non, une profondeur et une spiritualite fascinantes.

J'ai tellement aime cette soiree que j'en ai loupe mon dernier train. Une sorte d'acte manque pour prolonger ces instants si precieux ou je me sens revivre, ou je me retrouve.

Comment est-ce que certains neo-zelandais et de nombreux expats qui vivent ici peuvent encore reduire "les maoris" a ces cliches tout droit sortis de Once Were Warriors? Je refuse toute conversation sur le sujet dorenavant, puisqu'ils vivent dans un monde completement parallele au mien.

Head over heels


Je savais qu'il n'avait jamais vraiment quitte mon coeur ni ma petite tete mais il y a repris une presence presque insolente depuis quelques jours.
Il a suffit de quelques mots, les miens et surtout les siens, sur ce blog, pour que tout remonte a la surface, a fleur de peau.
Ma raison me meprise et me martele: c'est juste la nostalgie de tes 17 ans, arrete tout de suite et concentre toi sur ta vraie vie.

Si je n'habitais pas a 20 000 km, je serais tentee de sauter dans un train et de me confronter au reel. J'ai deja failli le faire il y a 2 ou 3 ans. J'aurais tant a y perdre pourtant, surtout maintenant. Mais mon petit coeur n'avait pas battu aussi fort depuis belle lurette, meme mon souffle s'emballe en y pensant et j'ai des papillons dans l'estomac.

Pour quelques mots. Mais les siens ont toujours eu cet effet magique sur moi.

vendredi 2 novembre 2007

The Joy of Books






Je viens de terminer ces deux livres absolument magnifiques et poignants qui m'ont donne les larmes aux yeux. Leur grand point commun c'est le portrait de femmes, tres fortes et tres fragiles a la fois, rouees de mauvais coups par la vie.

C'est mon amie S. qui m'a prete Dalva, en traduction francaise. Un univers des grandes plaines americaines et du monde sioux que je ne connaissais pas et qui m'a fascine. Un style qui m'a un peu irrite au debut mais dans lequel je me suis completement absorbe au bout de quelques dizaines de pages. En allant voir sur Amazon pour trouver la photo de couverture, j'ai decouvert que l'auteur, Jim Harrison, avait ecrit Legendes d'Automne dont on a fait un blockbuster. J'ai hate de lire The Road Home, en anglais cette fois, qui precede en quelque sorte Dalva dans la saga familiale.

Let Me Sing You Gentle Songs (publie egalement sous le titre Astrid & Veronica) m'est tombe dans les mains depuis mon rayon fetiche a la biblitheque municipale de mon quartier, the inevitable "Recommended by the Librarian". L'auteur Linda Olsson est suedoise mais a eu la chance incroyable de travailler au sein de l'universite d'Auckland avec un des meilleurs ecrivains contemporains neo-zelandais et maoris, Witi Ihimaera (dont je recommende fortement la lecture egalement). L'histoire se situe en Suede et un peu a Auckland et est extremement touchante.

Ces deux ouvrages termines je lis maintenant 25 Russian Short Stories From Pushkin to Buida, un vrai regal. J'adore pouvoir lire une nouvelle par jour chaque soir avant de m'endormir. C'est grace a mon interview d'Andrei Makine en mai dernier que j'ai decouvert que la litterature russe etait extremement riche de nouvelles, moi qui n'en connaissait que les romans fleuves...

J'adore ces rencontres litteraires si jouissives. Du pur bonheur.

jeudi 1 novembre 2007

Summer's here!



Quand je vivais en France c'etait le printemps que je sentais arriver. Un beau matin vous sortez de chez vous et vous savez que le printemps est la. La temperature, le parfum de l'air, le sourire du passant vous le confirment.

Ici pas vraiment de saison intermediaire. On passe de l'hiver a l'ete et de l'ete a l'hiver.

Oui, l'ete est la. Hier soir, j'etais attablee a la terrasse de Starks, en plein centre ville, et je regardais les gens flaner sous le soleil encore bien tiede.
Il etait environ 18h et j'attendais mon amie Kellie - dont nous fetions les 35 ans -en buvant une petite biere.

A nous les barbeques a chaque repas, pique-niques apres le boulot a la plage, farniente sur notre deck, patouillages dans la petite piscine de LP, les ballades sur nos tout nouveaux velos. Les fraises tres bientot (et la petite boutique du producteur sur la route de Muriwai qui vend des glaces a la fraise faites sous vos yeux avec la barquette que vous venez de choisir), les tomates dans le jardin, les tongs en permanence et la creme solaire indice 50 dans le sac.

Yum yum yum :-)

jeudi 25 octobre 2007

At the bach

bach: small holiday home, pronounced "batch"

Le bach est a la culture kiwie ce que la boulangerie est a la culture francaise: synonyme d’odeurs, de memoires d’enfance, de rituels, de valeurs et de traditions profondement ancrees dans le psyche de chaque personne.

Le bach est en general au bord d’une des jolies plages qui bordent les quelques 15 000 kms de cotes de l’ile du Nord ou de l’ile du Sud (bien que pour etre tout a fait exacte, ils appellant un bach un crib dans l’ile du Sud!).

Traditionnellement, il a ete construit de bric et de broc dans les annees 50 ou 60, comporte 1 a 3 petites pieces et un minimum de confort pour passer des vacances estivales en famille ou entre amis.

Plusieurs elements- cle doivent etre presents pour pouvoir etre qualifie de bach: un barbeque, une douche exterieure, un banc pour ecailler le poisson fraichement peche, eventuellement quelques kayaks de mer ou meme un petit bateau.

Les meubles sont souvent de seconde main ou bricoles maison, on trouve souvent un grand deck cote mer ou l’on prend tous les repas.

Le bach est devenu un luxe de nos jours ou les prix de l’immobilier ont litteralement explose ici pour rattraper le reste du monde apres un retard tres net. L'utilisation du mot a aussi evolue, incluant parfois de veritables demeures secondaires somptueuses que les puristes n’acceptent pas de designer ainsi. Fair enough comme on dit ici.

Nous avons passe le weekend dans un bach, un vrai de vrai, et je me disais en prenant quelques photos que c’est une des nombreuses choses qui me manqueront enormement de retour en France…

mercredi 24 octobre 2007

1917

Elle a grandi dans une ferme ou ses parents etaient ouvriers, dans un petit village de Saone et Loire. Elle etait la premiere fille, apres 6 garcons. Une autre fille est nee, 2 ans apres. Elles avaient un petit agneau apprivoise appellee Nenette que l'on voit a cote des 2 soeurs sur l'une des rares photos de l'epoque.
Elle a quittee l'ecole a 12 ans, comme tout le monde. Je suppose qu'elle travaillait a la ferme ensuite. Entre les animaux, les recoltes, les lessives au lavoir du village il y avait de quoi s'occuper.
Elle a rencontre son futur mari dans un bal. Il venait de la petite ville d'a cote. Un marechal ferrand, lui aussi issu d'une famille nombreuse mais dont le pere travaillait aux chemins de fers.
Ils se sont maries en 1943, annee morose. Elle avait un tailleur blanc creme tres bien taille et un petit chapeau sur la tete.
En 1944 leur premier enfant est ne. Le garcon est arrive 6 ans plus tard et enfin une seconde fille en 1953.

Juste apres la naissance du premier enfant, ils se sont installes dans un petit appartement dans la petite ville. L'atelier etait au bout de l'arriere cour, c'etait pratique. Les trois enfants etaient doues a l'ecole. La petite entreprise avait un peu de mal alors que les voitures remplacaient les chevaux petit a petit.

Le 31 decembre 1963, elle a vu mourir son mari dans la petite cuisine qui surplombait l'arriere cour. Ils ont le coeur fragile dans cette branche de la famille, ce fut foudroyant. La fille ainee dut abondonner ses reves de devenir chimiste et partir directement a l'ecole normale, pour toucher un salaire d'institutrice et subvenir aux besoins de la famille. La petite continua l'ecole. Le fils lui, dut quitter ses bancs pour devenir apprenti a l'usine locale. Termine Dostoyevsky, a lui les 40h a la chaine et les blagues grossieres de ses collegues.

Elle dut aussi trouver un travail, pour la premiere fois de sa vie. Elle devint aide a la cantine du college. Les enfants l'adoraient.

En mars 1989, en allant etendre son linge dans le grenier, elle a trouve son fils allonge dans une mare de sang. Il s'etait tire un coup de fusil dans la bouche. Il a survecu grace a de nombreuses operations et une longue psychotherapie et alors qu'il commencait a aller vraiment mieux, lui aussi est mort d'une crise cardiaque devant elle un matin de mars 1992, dans la petite cuisine en formica.

Elle a eleve sa deuxieme petite fille, celle de sa fille cadette mere celibataire un peu depressive, dans ce meme appartement sans confort, avec les toilettes sur le palier et le papier peint a fleurs. Le poele a charbon a ete remplace par des convecteurs electriques dans les annees 90 et une petite salle de bain a ete ajoutee a ce moment la aussi.

Aujourd'hui, on a resilie le bail. Les affaires sont triees, vendues, donnees. Les meubles de peu de valeur partent chez Emmaus. Toute une vie de souvenirs balayee.

Elle ne veut meme pas y retourner une derniere fois. Elle n'y a pas mis les pieds depuis sa chute du mois de mars. Elle se laisse porter un jour apres l'autre, se laisse reprimander comme une enfant de 4 ans par sa fille et son beau-fils et passe de plus en plus de temps au lit, dans cette maison qui n'est pas la sienne a quelques 80 km de chez elle. Pour la premiere fois elle veut commander des fleurs pour la tombe de son mari et de son fils plutot que d'y aller pour la Toussaint.

Ma grand-mere a 90 ans et plus rien devant elle. Je lui souhaite de partir le plus vite possible.

jeudi 18 octobre 2007

Juan the smuggler

Juan comes up to the Mexican border on his bicycle. He has two large bags over his shoulders. A guard stops him and says, "What's in the bags?"
"Sand," answered Juan.
The guard says, "We'll just see about that. Get off the bike."
The guard takes the bags and rips them apart; he empties them out and finds nothing in them but sand. He detains Juan overnight and has the sand analyzed, only to discover that there is nothing but pure sand in the bags. The guard releases Juan, puts the sand into new bags, lifts them onto the man's shoulders and lets him cross the border.
A week later, the same thing happens. The guard asks, "What have you got?"
"Sand," says Juan.
The guard does his thorough examination and discovers that the bags contain nothing but sand. He gives the sand back to Juan, and Juan crosses the border on his bicycle.
This sequence of events repeats every day for three years. Then one day, Juan doesn't show up. The guard meets up with him in a cantina in Mexico.
"Hey, buddy," the guard says, "I know you're smuggling something. It's driving me crazy. It's all I think about. I can't sleep. Just between you and me, what are you smuggling?"
"Bicycles," Juan says

mercredi 17 octobre 2007

BALANCED WEEKEND


Dimanche soir je me sentais heureuse et epanouie, pour la premiere fois depuis longtemps.

Vendredi matin "top efficiency": j’avais fait plein de machines, depose les bequilles a la pharmacie, les livres a la bibliotheque, achete mes petits produits bio au nouveau magasin Huckleberry Farm avec Little Poppet tout guilleret qui trottinait a mes cotes.

Vendredi midi "let's do things differently": on a fait un pique-nique dans le jardin avec LP qui a adore la nouveaute du lieu.

Vendredi après-midi "socializing": j’ai recu mes copines de coffee group* avec leurs toddlers respectifs, chaos dans la maison car il y avait averse mais c’etait tres chouette de se retrouver et de voir les enfants jouer ensemble apres une longue pause sans se voir.

Samedi matin "for me and a bit for the community": enregistrement de l’emission de radio, un pur bonheur de retrouver le micro, le casque, l’excitation et le plaisir de boucler une bonne emission et de partager avec E. et S. et en prime de recevoir a travers le mur vitre le beau sourire de l’Argentin qui faisait l’emission hispanique dans le studio d’a cote.

Samedi après-midi "flaning": latte** en famille et en terrasse a Saint Heliers puis atelier pate a modeller et creation de deguisements a la maison pendant que DP faisait de la planche a voile sous un vent a decorner les boeufs..

Samedi soir "costume party": une soiree reussie de nos amis Jeff et Ronie a l’Akarana Yacht Club pour feter leur retour apres 6 mois de voilier entre les iles du pacifique [je sais, ca fait rever!].

Dimanche matin "too bad but let's enjoy the morning" après la defaite sportive francaise une ballade sur le front de mer avec arret obligatoire “toboggans et balancoires” puis petite sieste pendant que DP faisait sa deuxieme session de planche.

Enfin apres-midi "let's get active and have fun at the same time": jardinage a trois – yuk les gros vers de terre que LP voulait manger! – puis une bonne heure a moi seule [DP etait au boulot mais avait emmene LP avec lui] pendant laquelle j’ai cuisine un vrai osso buco en ecoutant a fond la compil’ enregistree pour l’emission de radio en dansant comme une folle dans mon living room (pendant que ca mijotait).

Aaaaaaahhhh, que de petits bonheurs et tant de choses accomplies en 3 jours… D’habitude on en fait 3 fois moins et on se sent 3 fois plus debordes?!


*Coffee group: groupe se formant de maniere officielle entre les mamans d'un groupe de preparation a l'accouchement
**Latte: sorte de cafe au lait mais en dix fois meilleur, typique de la coffee culture kiwie

mardi 16 octobre 2007

COWARDICE

J’ai cette espece de lachete (pourquoi espece d’ailleurs, je devrais dire lachete tout court) qui m’empeche de parler franchement aux gens quand il le faudrait.

- Je n’osais pas dire a la nounou de Little Poppet qu’apres son conge de maternite Finn continuerait a priori d’aller a la crèche au lieu de revenir chez elle car je crains qu’elle ne puisse plus s’occuper aussi bien de lui avec un bebe de 3 mois. Finalement c’est DP qui lui a annonce.
- Je n’ose pas dire a ma femme de ménage que c’est de moins en moins propre et qu’elle ne merite pas l’argent qu’on lui donne chaque semaine (parce que c’est une immigree du Zimbabwe qui etait ingenieur la-bas et que je me sens un peu esclavagiste de l’employer a nettoyer mes toilettes).
- Je n’ose pas dire a mon pere que si mes parents sont au bord du divorce en ce moment c’est franchement de sa faute et qu’il devrait changer son comportement et je n’ose pas dire a ma mere qu’elle a reellement besoin de voir un psy après des annees de depression qui par ailleurs court dans la famille (car je n’ai jamais ose avoir des discussions franches comme cela avec mes parents).
- Je n’ose pas dire a DP tout ce que j’ai sur le coeur (car j’ai peur qu’il refuse la conversation comme d’habitude et que je me retrouve encore plus amere qu’avant).

Je ne sais pas exactement d’ou ca vient. Sans doute de la peur que ces gens ne m’apprecient/m’aiment plus autant après. C’est vrai, je veux que tout le monde m’aime. C’est idiot et impossible. Peut-etre suffirait-il que je m’aime un peu plus moi-meme? Serait-ce la pire des choses si on me trouvait un peu moins “nice” parfois?

Toujours est-il que je me deteste apres chaque tentative avortee. Il faut que je trouve un truc pour franchir le pas...

vendredi 12 octobre 2007

LOST IN TRANSLATION






Francis Huster & Boris Terral


© TF1
Galerie complète sur AlloCiné


Il y a quelques expressions francaises qui me sont impossibles a traduire en anglais. Elles sont systematiquement inherentes aux differences culturelles entre la France et les pays anglo-saxons.

Prenons 2 exemples concrets pour mieux illustrer mon propos:

ténébreux,euse
(adjectif)
Plongé dans les ténèbres. Obscur, sombre.
[sens figuré] Difficile à comprendre. Secret.
Un beau ténébreux: bel homme à l'allure, à l'expression romantiques et mélancoliques.


Mot que j’ai essaye maintes fois de traduire a ma copine Kellie en finissant toujours par employer une periphrase a rallonges insatisfaisante contenant “mysterious, dark skin and dark hair, sexy, a bit dangerous” pour lui expliquer le genre d’hommes qui m’attire instinctivement mais avec qui j’ai toujours eu peur d’aller plus loin qu’un simple jeu de seduction. Cf. Boris Terral dans Post Coitum Animal Triste [ou bien le new guy on the 7th floor working in Corporate Affairs to take an example closer to home … ] Visiblement adjectif peu commun au pays des red and blond heads un chouia trop puritains…

flâner
(verbe intransitif)
Se promener sans avoir de but précis, sans se presser.


La encore j’ai du avoir recours a une description approximative passant par “walking slowly without a clear purpose while enjoying your time and the things surrounding you” [marrant, c'est tres proche de la definition francaise dans le dico alors que je viens juste de la chercher!]. Ici aussi on touche du doigt un cote de la culture francaise par forcement partage par les pays non mediterraneens.

Pour faire passer le message j’ai fini par dire:

Imagine yourself, flaning in the Jardin des Tuileries by a very nice spring morning when suddenly your eyes meet the ones of the most gorgeous Italian tenebreux who in just a second makes your heart beat much, much faster and your fingers tingle with excitement (and lust).

She uses them (en francais s’il vous plait) every so often now and very a propos.

mercredi 10 octobre 2007

A Breath of Fresh Air



Le weekend dernier destination Queenstown, la mecque des sports extremes dans l’ile du sud. Je vous rassure, on n’avait pas prevu de faire faire du bungie jumping ou du speed rafting a Little Poppet mais juste de prendre le bon air des montagnes et de lui faire decouvrir la neige grace a nos airmiles cherement acquises chez Air NZ.

Ca a plutot mal demarre. Pas etonnant me direz-vous si vous avez deja lu ca.

Nous decollons comme prevu a 13h vendredi, mais au lieu d’arriver a 14h20 notre pilote tente en vain 3 atterrissages avant de mettre le cap plus au sud sur Invercargill vers 15h30. Le plan B est donc d’atterrir la-bas puis de prendre un bus pendant 2 heures jusqu’a Queenstown. Me voila deja en train de raler, ca nous fera arriver vers 19h, toute l’après-midi de perdue sur un weekend de 48h!

Vers 16h nous approchons Invercargill mais notre petit avion a helice fait soudainement demi-tour. Je commence a me rejouir tout haut, pensant que l’aeroport de Queenstown nous a finalement donne le feu vert. Notre charmante voisine, proprietaire d’hotels a Queenstown et a Fiji dont elle revient, me presse gentiment le bras pour me dire ”I’m sorry love but I think we’re being diverted to Christchurch".

Effectivement. Pour cause de “small mechanical failure” et de manque d’ingenieurs specialises a Invercargill (faut dire c’est le trou du cul de la Nouvelle Zelande Invercargill, dans tous les sens du terme) nous voici maintenant en direction de la cote est de l’ile du sud. 4h d’aller-retours au-dessus de l’ile du sud plus tard (vues imprenables) nous voila a Christchurch. Queue a l’aeroport pour organiser des billets sur le premier vol du samedi matin et recuperer nos vouchers d’hotel ou nous arrivons vers 18h.

Voici une petite carte car je sens que vous commencez a etre perdus...



Le lever a 5h30 le samedi matin fut un peu rude mais quel bonheur d’arriver enfin a Queenstown et sous un ciel parfaitement bleu.

Malgre un sejour ridiculement court d’environ 30 h nous avons reussi a faire:
- une trentaine de descentes en luge
- un bonhomme de neige
- une bataille de boules de neige (que j’ai gagne il me semble, etant la seule fille je crois que les garcons n’osent pas trop me brutaliser )
- un tour de gondola (c’est comme ca qu’ils appelent les oeufs ici)
- un tour de “luge” (c’est comme ca qu’ils appellent un espece de kart a volant qui glissse sur une pente betonnee… confusing, I know)
- regarder le match de rugby en savourant le mega breakfast buffet
- faire du velo autour du lac

J’avais oublie a quel point ce coin de la Nouvelle Zelande entre lac et montagnes est magnifique. Surtout sous le soleil.

mardi 9 octobre 2007

18-20



Je crois que c'est ancre dans l'humanite depuis la nuit des temps. Il faut choisir son camp...

Avant le match, j’etais persuadee de supporter totalement les All Blacks. C’etait comme une evidence rationnelle [ils sont les meilleurs et meritent de gagner] et emotionnelle [l’anticipation de cette joie, de cette fierte et de cette communion partagee par tout le pays].

Juste avant le match, ces sentiments se sont confirmes avec les hymnes nationaux et le haka dont j’ai deja parle ici.

Pendant le match, attables des 8h du matin au restaurant-bar de notre hotel a Queenstown parmi quelques Australiens de mauvais poil car deja elimines par les Anglais et quelques kiwis, je me suis sentie de nouveau schizophrene. A chaque essai des 2 equipes, j’avais envie de bondir, d’applaudir. Une jubilation veritable et sincere pour chaque equipe, quelque peu deroutante. Mais les 15 dernieres minutes m’ont fait savoir dans quel camp je me trouvais. J’etais aggripee a mon fauteuil [un oeil sur la tele et l’autre sur Little Poppet qui faisait le clown au milieu des telespectateurs pour tuer l’ennui], priant le dieu du rugby pour que les hommes en noir [ou devrais-je dire en gris clair] l’emportent a la derniere minute.

Depuis la defaite, je suis restee incredule, comme si ce n’etait qu’un mauvais reve. Tout le pays est en deuil. La bourse a baisse ce matin, les commentaires accusateurs fusent de partout, et je me fais toute petite au travail.

"DÉJÀ VU" titre le New Zealand Herald ce matin avec une front page completement noire. "C’EST IMMENSE"titrait l’Equipe hier...

jeudi 4 octobre 2007

Looking After Us



Il y a une personne qui est tres importante pour la petite sante de ma famille depuis la naissance de Little Poppet, c’est notre homeopathe.

Elle est assez incroyable, on peut la joindre a toute heure du jour ou de la nuit 7 jours sur 7, on n’a fait qu’une seule visite preliminaire pour LP et moi et depuis on se parle au telephone ou par email et elle m’envoie les remedes par coursier.

Cette premiere session etait assez troublante car elle m’a pose des questions tres personnelles sur mon caractere, mes reves, ca ressemblait presque a une seance chez un psy, avec le background medical familial en plus.

C’est une relation completement differente de celle que je pourrais avoir avec un medecin generaliste traditionnel. Elle nous appelle regulierement, essaie de faire de la prevention le plus possible, et essaie de voir la “big picture” comme on dit ici.

Je lui fais vraiment confiance depuis la premiere otite de LP, quand au bout de 2 jours sous paracetamol sa temperature ne chutait pas en dessous des 39 degres et qu’elle m’a prescrit un remede qui a fait des miracles en moins de 2 heures. Plus de temperature et l’infection a disparu sous 48h sans antibiotiques. Meme DP a mis sa credulite dans sa poche ce coup-ci.

Pour moi elle a reussi a enrayer une serie d’infections urinaires a repetition que mon medecin s’archarnait a traiter avec des doses de plus en plus violentes d’antibiotiques sans aucun resultat a long terme.

Me voila donc maintenant une adepte convaincue.

mardi 2 octobre 2007

Stomach-turning resentment


Je l’ai porte pendant 9 mois. Je l’ai mis au monde, je l’ai nourri de mon corps pendant 10 mois. Je l’aime de plus en plus chaque jour. Je ne me lasse pas des calins et des bisous, des fous rires quand on danse avec la musique a fond ou que l’on joue a cache a cache derriere le canape ou les rideaux, des nouveaux mots avec lesquels il repond parfaitement a mes questions. Je sais que je ne suis pas du tout objective mais je le trouve beau et tres intelligent et tres rigolo.

Je suis celle qui se leve la nuit car j’entends ses moindres cris. Je suis celle qui cuisine ses petits plats, bio et equilibres et qui prepare sa lunch box chaque jour, qui lave ses vetements et les range, qui prend RDV chez le docteur, chez Plunket*, qui paye la facture de la nounou et assure la communication avec son organisation. Le vendredi je l’emmene a la piscine, au zoo, a la ferme, au playground ou au musee. Je range et range et range et range et nettoie derriere lui. Je lis des livres sur les enfants bilingues, sur les differentes facons d’elever son enfant pour essayer de prendre du recul et de faire de mon mieux. J’en discute avec d’autres mamans. Je ne vois plus trop mes copines qui n’ont pas d’enfants, par manque de temps. Je m’etais plus ou moins preparee a tout cela, le role souvent ingrat de la Mere.
Ce a quoi je ne m’etais pas preparee c’etait au role de la mechante penible rabat-joie.

Je suis celle qui chaque matin court partout et pousse au train pour ne pas avoir une demi-heure de retard au travail. Vite, arrete de jouer et viens manger ton petit dejeuner s’il te plait. Non on doit ranger la voiture et mettre les chaussures MAINTENANT. Idem le soir pour qu’il se couche a une heure raisonnable et sans etre surexcite. Idem le weekend pour qu’il puisse faire sa sieste et ne pas etre grumpy le reste de la journee.

Pendant ce temps la, son pere est celui qui fait des chouettes trucs comme tondre la pelouse et se servir d’un tournevis electrique et d'un marteau. Celui qui a les bras si grands qu’il peut lui faire toucher le plafond. Celui qui va jouer au ballon de basket dans le living room, tant pis si on casse quelques bibelots. Celui qui va faire une grosse bataille d’oreillers juste avant l’heure du lit. Celui qui ne se depeche JAMAIS et qui ne dit jamais: vite, depeche toi, ca suffit maintenant, il est l’heure de…

Alors forcement depuis quelques mois il est celui vers qui il va quand il a un chagrin. Celui pour lequel il pleure quand il s’en va. Celui qui est le compagnon de jeu prefere. Dans ces instants j’ai l’impression que mon coeur se vrille. Et j’ai un sale gout dans la bouche qui vient sans doute de tous ces sentiments, la rancoeur, la tristesse, la jalousie, l’auto-detestation, l’impuissance.

Comme disait Calimero, c’est trop injuste.

*Plunket est une organisation neo-zelandaise, un peu comme la PMI en France mais en 10 fois mieux.

PS Me relisant quelques heures plus tard je me deteste d'ecrire un post si negatif et qui peut paraitre parano (c'est ce que DP dirait s'il connaissait l'existence de ce blog). Mais je resiste a la temptation de l'effacer. Car apres tout je ne peux pas nier que ce sont mes vrais emotions et sentiments.

Citizenship


Comment la Nouvelle Zelande m’a t-elle changee?

- Mes convictions politico socio economiques sont passees de la gauche traditionnelle et idealiste a une gauche plus proche du centre et plus realiste.
- Je me suis mise aux medecines alternatives [notamment l’homeopathie tres reconnue ici] et je remets de plus en plus souvent en question certaines pratiques de la medicine occidentale.
- Je ne porte quasiment plus de maquillage et porte des tongs en plastique le weekend 6 mois sur 12.
- Ma vie culturelle en a pris un sacre coup.
- J’accepte mieux mes rondeurs car je fais partie de la categorie “plutot mince” ici (vs. bien trop grosse en France).
- J’attache beaucoup moins d’importance aux biens de consommations.
- Je passe beaucoup plus de temps dehors et j’aime ca.
- J’ai besoin de voir la mer au moins une fois par jour.
- J’apprecie dans toute leur richesse la culture, le patrimoine et la gastronomie de la France.
- J’ai une enorme frustration de voyage, comme une sorte de claustrophobie insulaire.
- Je suis plus tolerante avec les pratiques religieuses et croyances de chacun malgre mon atheisme indelebile.
- Je suis definitivement amoureuse de la langue anglaise et je devore avec un plaisir infini tous ces auteurs dont les subtilites de style ne sont plus impenetrables [je viens de finir Dalva de Jim Harrison, et ce roman est desormais dans mon top 20].

lundi 1 octobre 2007

Channel launch


Hier c'etait le grand jour, celui du lancement de la chaine (la premiere chaine numerique free to air en Nouvelle Zelande) TVNZ 6, lancement pour lequel je suis chef de projet (ou devrais-je dire j'etais) depuis le debut de l'annee.

350 invites dont les grosses huiles comme le ministre de l'audiovisuel, la presse, etc. La tension dans l'equipe etait intense jusqu'au compte a rebours dirige par le ministre 10 secondes avant le lancement a 10 heures du matin.

J'ai meme verse ma petite larme (comme a tout mariage, enterrement, naissance, concert de chorale, gala de danse - aboutissement ou performance publique en tout genre) tandis que Little Poppet se demandait comment il pourrait subtiliser la machine a bulles en forme de requin de la jolie fee rose.

Des mois de dur labeur, de decouverte et d'apprentissage, de fous rires et de crises de nerf, de reunions houleuses en reunions laborieuses ont porte leurs fruits. Aujourd'hui je me sens comme apres mes derniers examens et l'obtention du diplome: epuisee, soulagee, un petit peu fiere du resultat et un peu nostalgique que cette page soit tournee.

Demain je saurais a quelle sauce je serai mangee [sur quel nouveau projet TVNZ envisage de m'utiliser].

mardi 25 septembre 2007

Moon sighting





Depuis plusieurs mois, Little Poppet a une fascination pour la lune. C'est d'ailleurs un des premiers mots en francais qu'il a prononce apres maman, boire et bulles. Des qu'il fait sombre il scrute le ciel pour l'apercevoir et s'ecrie "Lune, Lune" en pointant du bout de son petit doigt a la maniere d'un petit E.T. [en beaucoup plus cute]!

Hier soir en rentrant du travail dans mon taxi blanc, nous etions entre chiens et loups et une belle lune ronde et blanche flottait au-dessus du waterfront.

A cet instant je me suis demande si Lola aux US, Christie a Paris, Myosotis a Bruxelles et Sophie au Chili pouvaient en voir un croissant aussi. Probablement pas pour les europeennes a l'autre bout du monde mais peut-etre que oui dans les Ameriques?

mercredi 19 septembre 2007

Self help

Le gros point positif de cet arret force a la maison (en plus du pied casse, j'ai choppe une grippe tellement forte que j'ai passe un jour a l'hosto pour suspicion de meningite dimanche) c'est que je me suis rendue compte a ma grande surprise que j'aimais travailler de la maison. Et que j'y travaillais bien (tiens j'suis pas si feignasse que ca en fait). Depuis je cogite pour trouver une idee de business a lancer qui me laisserait flexibilite et independance. Surtout qu'en Nouvelle Zelande c'est le pays des entrepreneurs, on leur rend la vie tres facile.

Surfant sur le net a la recherche d'idees de business me voila tombee sur un site de Life Coach. Et voici l'extrait d'une des pages de cet ex athlete dont j'ai suivi l'exercice:


10 tips for a satisfying life

1. You are the only one that can make your life better. Take responsibility.
OK, c'est exactement ce que je suis en train d'essayer mon bonhomme.

2. Keep a close circle of friends or family.
La aussi je fais de mon mieux meme si habiter a 20 000 km de la plupart d'entre eux ca ne facilite pas la tache!

3. Invest at least 10% of what you earn.
La, peut carrement mieux faire. A moins que le maigre pourcentage de capital que nous remboursons chaque mois puisse aussi compter double ou triple?

4. Find something that you enjoy and do more of it.
Hummm, ouais... ok je vois.

5. Focus on what you want. You will automatically move towards it.
Ben je veux plus de temps libre, plus d'argent, et plus de fun. Bref je veux avoir 10 ans de moins...Serieusement un plus de temps libre mais surtout beaucoup plus de flexibilite par rapport a mes 36 heures de boulot hebdo +8 a 10 h d'embouteillages et un chouia + d'argent que j'utiliserai pour voyager plus par exemple

6. If you don't like your situation, make plans to change it.
La on se recoupe un peu avec #1 et #5 non?

7. Exercise regularly.
Courir apres un enfant de 17 mois quand on n'a plus de bequilles ca compte non?

8. Be thankful for what you have. Make a list.
Serieusement c'est dans ma to do list de la semaine.

9. Stay true to your own values.
Aucune inquietude a ce sujet.

10. Write down your goals.
cf. reponse au #8

Bon vous avez des idees de business a partager vous?

DOUBTS

Ce n'est pas etonnant qu'il ait decide de venir s'installer en Nouvelle Zelande. Il partage avec ses habitants de nombreux traits: sportif, laid back, ayant horreur des mondanites voire du monde tout court, genereux, intraverti (au sens n'ayant besoin de personne d'autre pour profiter du moment), peu cultive, pas intellectuel, pas excessivement sophistique.

Les bons jours, mon reve de jeune adolescente - qui pourrait se resumer ainsi: une belle maison, quelque part en France avec des veilles pierres et plein de lierre sur la facade, et des portes fenetres qui donnent sur le perron face a un jardin, non un parc rempli d'enfants (et de chiens, de chats, voire un cheval ou 2), d'amis venus a l'improviste, de discussions, de rires, de baisers et de musique - ce reve je me dis que je peux le contruire avec lui et que nous serons tres heureux jusqu'a la fin de nos vieux jours.

Les mauvais jours, nos differences se jettent a ma figure, surtout la nuit quand je suis allongee et que je reflechis a tete reposee d'une maniere plus realiste me semble-t-il, pas distraite par le tourbillon du quotidien.

Ces doutes je les ai deja eu avant mais ils ont ete exacerbes par la naissance de notre fils. Quelque part je veux que nos enfants me ressemblent, qu'ils aiment les livres, les debats philosophiques et politiques, qu'ils aient une soif jamais satisfaite de savoir... Ce qui me fait le plus mal, c'est que moi j'aimerais qu'ils partagent aussi ses gouts et ses valeurs comme le sport mais que Lui n'accorde aucune importance aux miens. Car il ne les comprend pas.

vendredi 14 septembre 2007

Friends... here and there

Plus les annees passent plus on fait de rencontres amicales. Mais ceux qui sont la pour de bon je voulais en parler un peu aujourd'hui.

Ici j'ai mes 3 amies (dont les noms finississent tous en I!).
S. francaise, 38 ans, ex libraire, qui vit avec un francais et qui partage avec moi - dans l'ordre de la construction de notre amitie - la participation en tant qu'animatrice a l'emission de radio Amuse Gueule, l'amour des livres, le fait de parler trop et celui d'etre devenue maman en 2006.
K., 35 ans, neo-zelandaise, mi maori mi pakeha. Mon ancienne boss devenue tres proche meme si nos styles de vie depuis la naissance de LP ont tendance a s'eloigner. Indomptable, irresponsable, belle, intelligente, drole, cynique, celibataire eternelle, grosse fetarde. Nous partageons le gout de la fete, des gossips sur les hommes, du vin, de la lecture, des discussions existentielles a n'en plus finir. Ma petite dose de Sex and The City version kiwi edulcoree.
E., neo zelandaise, 36 ans, journaliste, ex presentatrice tele et radio, mariee a un comedien de theatre d'impro. Devenue maman par accident debut 2007. Nous aimons les grandes causes et les grandes discussions politiques, c'est comme ca qu'on s'est rencontre lors de l'affaire de l'interdiction du port du foulard en France qui avait declenche l'indignation ici. Elle est aussi celle qui croit en mon avenir de "radioteuse" et qui me pousse vers cela. Elle est tres francophile, tres feministe et tres independante.
3 femmes fortes tetes et fortes en gueule que j'adore.

A Paris, il y a P. et il y a le groupe des Fous. Nous avions monte une troupe de theatre en 99 appelle Les Fous d'en Face avec:
Nico - gay, chercheur enseignant, une creme de tendresse et de legerete.
Vero - elle aussi devenue maman par accident cette annee - decidement - avec une carriere epoustouflante dans la finance qui correspond a son cote dur et organise - superwoman a l'activite debordante et qui n'a pas sa langue dans sa poche. Une bulle de contradictions entre ses valeurs de gauche, sa croyance catho, son boulot dans les zinzins, sa langue de vipere et son coeur gros comme ca!

Avec P, gay lui aussi, nous nous sommes rencontres quand nous habitions a Athenes en 96. Ce fut le coup de foudre amical. Depuis il a fait l'ENA, s'est ballade un peu partout au tour du monde et fut mon meilleur ami et allie pendant mon divorce. Meme si nous ne nous parlons que 3 ou 4 fois par an, nous sommes toujours aussi complices. Il me connait mieux que moi meme et n'hesite pas a etre franc quand il le faut.Il est toujours au poste dans les coups durs.

Adoptes de la bande de DP a a Tranche sur Mer (ou plutot adoptee moi-meme devrais-je dire):
B., le rugbyman au coeur tendre et intelligent, qui nous revient de Kourou pour se reinstaller a Toulouse tres prochainement. Mon confident pendant les debuts houleux avec DP.
G., qui cache sous sa BM decapotable, son pseudo machisme et son humour cinglant une tete bien faite et bien pleine et meme de vrais sentiments.
Et plusieurs autres qui me sont chers et qui me font verser ma petite larme aux moments des adieux annuels sur la plage des generelles...

Tout ce petit monde, je me sens tellement fiere de pouvoir les avoir dans mon coeur.

mardi 11 septembre 2007

Auckland snapshots




La plupart d'entre vous n'ont sans doute jamais mis les pieds a Auckland alors voici quelques cliches de la ville et de ses environs, loin d'etre exhaustifs ou objectifs!



Les plages de la West Coast, le viaduct, construit pour l'America's Cup et une vue du centre ville depuis le Roses Garden .

From St Denis to Auckland via Paris

En 2001 je vivais a la Reunion pour une mission d'un peu plus d'un an et j'y ai rencontre Dear Partner par le biais du travail. En fait nous partagions le meme bureau. Puis je suis devenue sa collocataire avec 4 autres garcons dans une villa de St Denis. L'histoire d'une nuit se transforma en une aventure bien sympathique et une fois rentres a Paris en septembre 2001, DP m'annonce qu'il a decide de partir vivre en Nouvelle Zelande (projet qui lui tenait a coeur depuis son premier sejour chez les kiwis un an plus tot) et qu'il prenait un conge sabbatique de 9 mois et un billet d'avion pour le 1er decembre. Cela faisait 8 mois que nous sortions ensemble mais j'etais tres amoureuse depuis 3 ou 4 mois...

Il est donc parti le 1er decembre, j'ai failli avoir un accident en rentrant de Roissy tellement je pleurais a chaudes larmes en conduisant sa Xantia verte jusque chez sa soeur.

Apres des emails quotidiens et beaucoup de coups de fils qui ont ete un tournant pour notre relation, en quinze jours je plaque mon appart du 14eme, je vends mes meubles, je donne ma dem et j'annonce a mes parents que je pars rejoindre mon boyfriend qu'ils n'ont jamais rencontre en Nouvelle Zelande. La premiere reaction de mon pere fut de verifier exactement ou se trouvait ce pays lointain sur une planisfere. Et ses premieres paroles furent: " tu ne pouvais pas partir plus loin, a moins d'aller sur la lune!".

Je me suis envolee pour Auckland via une escale d'une semaine a Tahiti le 20 Fevrier 2002. The rest is history.

PS Je voulais poster des photos mais depuis hier blogger plante... Will do in the next one.

lundi 10 septembre 2007

Miss Catastrophe




Ca a commence petite. A 11 ans, je pars en classe de neige et je tombe malade d’une rougeole des le trajet en bus vers le Jura. Une semaine au lit sans pouvoir profiter du ski ni des fetes et sans ma maman pour me dorloter.

Ca a continue l’annee suivante, au ski toujours, a Argentieres. Le premier jour après avoir supplie mes parents de m’inscrire pour toute la semaine dans un cours de 3h quotidien qui coutait la peau des fesses, je me suis fracture le poignet droit a la patinoire. Avec dislocation, anesthesie generale, camion de pompier et 2 jours d’hopital s’il vous plait.

L’annee suivante, a 13 ans, c’est lors d’un stage d’equitation que j’ai fait une mauvaise chute en faisant du saut d’obstacle et que je n’ai pu monter pendant un mois.

A 15 ans une salmonellose ramenee d’un sejour linguistique a Londres m’a clouee au lit pendant un mois et m’a laisse des faiblesses intestinales peu enviables.

A 23 ans, le 7 septembre 1997 exactement, je marchais dans un trou sur un trottoir d’Athenes ou j’habitais a l’epoque et je me faisais une triple fracture malleolaire avec arrachement des ligaments. Rapatriement sanitaire, 4 operations, 6 mois de platre, 8 mois de bequilles.

A la Reunion ou je vivais en 2001, 2 intoxications alimentaires a 3 mois d’intervalles, elles aussi suivies d’une hospitalisation de quelques jours.

Le jour de mes 30 ans, le 20 juin 2004, Dear Partner m’organise le parfait weekend surprise a Wellington avec toutes les choses que j’aime au programme (expos, cine, resto, shopping) mais je n’ai vu que la chambre du B&B et surtout le bol des toilettes jusqu’a ce que nous reprenions l’avion le lendemain soir, terrassee par une gastro enterite carabinee.

Vendredi 7 septembre 2007 (10 ans jour pour jour après m’etre casse la cheville), je me fais une triple fracture du gros orteil en echappant mon aspirateur. 4 semaines sans pouvoir poser le pied par terre, sans pouvoir m’occuper du tout de Little Poppet, sans pouvoir conduire, sans pouvoir marcher, cuisiner…

Bien sur on avait booke un weekend au ski dans l’ile du sud pour le 15 septembre. Premiere fois en 5 ans qu’on reussissait a trouver le temps et l’argent pour le faire.

Bon c’est pas tout ca mais il faut que j’appelle Air New Zealand pour savoir si je peux deplacer ces billets. La neige ne nous attendra surement pas mais les belles montagnes de l’ile du sud certainement…

PS Chers lecteurs et lectrices, vous etes authorises a rire. Moi meme, si je n’etais pas de si mauvaise humeur ce matin, je serais en train de m'esclaffer!

mardi 4 septembre 2007

Hand written letters

Le blog de Christie aujourd’hui m’a rappele une discussion avec ma mere il y a 2 semaines.

Toutes mes affaires – vetements, vaisselles, bibelots, meubles, livres, paperasses etc - sont stockees “temporairement” chez mes parents depuis que je suis partie avec un seul gros sac a dos il y a presque 6 ans pour vivre en Nouvelle Zelande.

Tout cela prend beaucoup de place donc a la demande insistante de ma mere, je ne suis mise pendant l’heure de sieste de LP a trier vetements, chaussaures et autres tiroirs bourres de toutes sortes de choses. Et voila que je tombe sur des paquets de lettres, soigneusement triees, voire meme enlacees par un joli ruban vert pour celles de mon tout premier amour ou sentant encore le Kenzo pour Homme pour un autre jeune homme…Toutes envoyees entre 1987 et 1997.

Sommee de jeter tout cela, je me suis horrifiee a l’idee que tout cela pouvait disparaitre, j’avais l’impression d’avoir (re)trouve un tresor! J’imaginais deja mes arrieres arrieres petits enfants les decouvrant et les lisant (hum, certaines sont presque classees X mais bon). Je dois avouer que ce fut aussi une bon gros boost pour mon ego et un voyage dans le temps qui m’a rendu plutot nostalgique.

J’ai egalement realise a ce moment la que la derniere lettre que j’ai recue doit bien dater d’il y a 3 ou 4 ans. Quant aux cartes postales elles se comptent sur les doigts d’une main en une annee. Quel manque! Je ne vais pas me lancer dans un requisitoire contre l’ere numerique dont j’apprecie les enormes avantages et possibilites jusqu’a en faire mon metier mais je constate la difference a 10 ans d’intervalle. Rien ne peut comparer au bonheur de decouvrir une envelope manuscrite dans la boite aux lettres, de relire a l’envie une missive, de la sentir et de la conserver precieusement dans un coin de tiroir ou une jolie boite.

J’ai donc decide d’ecrire des lettres. C’est ma resolution de rentree.J’espere que les destinataires ne seront pas surpris. Je serais presque tentee de mettre mon adresse sur ce blog pour recevoir a mon tour des surprises…

Broken hearted

Les adieux annuels a la fin des vacances depuis que nous vivons en Nouvelle Zelande ont toujours ete difficiles mais sont d’une toute autre ampleur depuis que Little Poppet est la. La culpabilite qu’on nous jette a la figure a chaque detour de phrase aussi.
Cette annee fut la pire, peut-etre parce que LP etait assez grand pour se familiariser avec ses grand-parents, ses cousins, ses oncles et tantes et me faire realiser tous ces moments en famille qu’il ne vivra pas tant que nous serons ici. Peut-etre parce que lorsque j’ai dit au revoir a ma grand-mere, j’ai lu dans ses yeux que c’etait un adieu et que j’ai bien peu d’espoir de la revoir.
Peut-etre parce que ma mere a besoin de moi, de mon soutien et que je ne peux pas lui apporter a 20 000 kilometres.
Peut-etre parce que 40 heures de trajet porte a porte pour 19 jours sur place a diviser entre 2 familles, les quelques amis, un enfant grognon qui a une otite et se remet mal de 10 heures de decalage horaire c’est un effort necessaire mais o combien epuisant au final.

Je reviens donc de ces vacances le coeur brise par les adieux mais surtout par la conviction que nous ne pouvons pas rester ici beaucoup plus longtemps a moins de faire une croix sur le voyage annuel en France, ce qui voudrait dire faire une croix sur nos familles. Inenvisageable. Mais rentrer pour cette unique raison, cela suffira-t-il pour que nous soyons aussi heureux la-bas qu’ici?

mardi 28 août 2007

Mothers




A ma gauche, une femme voilee et tres maquillee, probablement originaire de Dubai.
A ma droite, une femme africaine, toute en rondeurs et en boubou chatoyant.
Derriere moi, une jolie rousse de Melbourne en jean baskets tee shirt.

La premiere berce son fils d'environ un an, silencieusement.
La seconde chante un air africain a sa fille d'environ 18 mois.
La troisieme est assise, avec une de ses triplettes d'un an endormie sur son sein, la seconde endormie dans le couffin et la troisieme en train de boire son biberon toute seule comme une grande.
Moi je berce mon fils en lui murmurant des mots doux a l'oreille et en effleurant de mes levres ses cheveux qui sentent si bon.

A cet instant dans ce vol long courrier, nous sommes bien plus semblables que toutes nos apparentes differences nous le laissent croire.

lundi 30 juillet 2007

Annual migration

C'est le mois d'aout, et comme tous les ans la saison de notre migration annuelle pour la France.

Cette annee, je ne me rejouis pas autant que d'habitude: le voyage de 40 heures porte a porte avec un enfant de 15 mois pour commencer, suivi de seances humiliantes sur la plage dans mon maillot taille 40-42 a cote de ma belle soeur, de ma belle-mere (sans oublier l'ex de DP) dans leur taille 36-38 et leurs 1m80, puis un sejour chez mes parents entre ma grand-mere (ou plutot l'ombre d'elle-meme depuis son accident) et ma mere dont la sante apres s'etre occupe de sa mere 24h/24, 7j/7 en a pris un coup.

Du bon cote, il y aura la toute premiere rencontre avec mon neveu de 11 mois, une escapade en solo pour 36h a Paris, pour retrouver mes amis (et me retrouver moi aussi), la joie de redecouvrir les fromageries, charcuteries, boulangeries et autres plaisirs de bouche et puis le soleil... s'il se decide a pointer le nez car je crois qu'il s'est fait plutot rare en cet ete de l'hemisphere nord jusqu'a present.

De retour le 27 aout pour les commentaires post vacances.
See ya!

mercredi 25 juillet 2007

Some of the things I sometimes take for granted while living in Auckland

- Les conducteurs de bus, employes des postes, policiers m’appelant love – as in: “Are you all right love?”
- La dame de la poste s’excusant longuement et systematiquement si j’attends plus de 3 minutes et demi
- Les playgrounds si nombreux et si bien faits qui parsement la ville
- Le nombre de parcs – des vrais de vrai qui vous font croire que vous etes en plein bush plutot qu’au coeur de la ville
- La petite plage “de ville” a 7 minutes de chez nous et les vraies plages de la cote ouest a 40 minutes.
- La possibilite de changer de boulot facilement tout en sachant que travailler a temps partiel ne signifie pas pour autant boulot sans responsabilites ou interet.
- Le plaisir d’avoir un vrai jardin de 750 m2
- L’interet naturel que me portent les gens du simple fait que je suis francaise
- Le plaisir de manier la langue anglaise tous les jours
- L’absence quasi totale de dictat sur la minceur feminine
- Mon homeopathe, mon ostheopathe qui prennent si bien soin de la sante de ma petite famille
- Greg Pain – c’est son vrai nom, Pain is your friend! – mon genial prof de Pilates.
- La richesse de la culture maori que je savoure par petites bouchees quotidiennes.

lundi 23 juillet 2007

Vanity

Ce matin pour la première fois j’ai pris le train pour aller au travail (allant a une party après le boulot, j’ai jugé plus prudent de ne pas conduire, 2 verres de vins me rendant plutot tipsy après 18 mois d’abstinence). Je monte dans le wagon de tete, bondé, et je croise brièvement le regard d’un très beau jeune homme, en costard cravate mais avec les cheveux un peu longs et bouclés, sorte d’Adonis des iles pacifiques version corporate. A l’arret suivant, plusieurs personnes descendent du wagon et en croisant de nouveau le regard de cet inconnu, il me sourit et me fait signe de prendre place a coté de lui.

Ce petit geste de galanterie, peu commun en Nouvelle Zélande ou la femme est l’égale de l’homme – sous-entendu ne doit pas recevoir de traitements de faveurs pouvant paraitre sexistes – m’a donné le sourire toute la journée.

Pour ce beau jeune homme, je n’étais pas une mère, je n’étais pas une épouse, j’étais simplement une (jeune) femme avec qui il a eu envie de flirter ou de rentrer en contact pendant quelques minutes.

It made my day.

mercredi 4 juillet 2007

Snowed under

Ces derniers jours je passe environ 12h par jour a mon bureau - d'ou la pauvrete de ce blog depuis 2 semaines. Auxquelles il faut rajouter environ 1h30 de voiture, ce qui fait que je passe en moyenne 1h par jour avec mon Little Poppet.

C'est vrai j'ai un job tres interessant et pas mal paye. De surcroit je ne travaille "que" 4 jours par semaine. Je devrais donc avoir cette "balance" dont tout le monde nous parle, nous les mamans qui travaillons.

Dans la realite, j'ai l'impression de ne pas pouvoir me donner a fond dans mon job (parce que je rate des reunions le vendredi, etc...) et de ne pas pouvoir passer assez de temps avec Finn par rapport a l'ecrasante majorite de meres neo-zelandaises qui s'arretent de travailler au minimum 12 mois mais bien souvent 5 ans pour elever leur enfant (ceci sans conge de maternite, NB!). Comme si couper la poire en deux revenait a ne rien faire parfaitement bien.

So, have I got the best or the worst of both worlds then?

mardi 19 juin 2007

Amnesia


Dimanche soir je suis tombee sur les centaines de photos et de videos de Little Poppet que nous avons faites, jour apres jour, et classees par mois dans notre ordinateur.

J’ai tout d’abord ouvert le dossier contenant les photos prises quelques instants apres la naissance. Lui tellement enorme et moi tellement fatiguee et tellement fiere. Tout ensanglantes et tout accroches l’un contre l’autre comme pour mieux faire face a ce grand bouleversement. Bizarrement ces images, dans mon cerveau et sur l’ecran, ressemblent plutot a celles d’un reve qu’a la realite.

Une fois ce premier diaporama termine, je n’ai pas pu m’empecher malgre l’heure tardive de parcourir un a un chaque mois depuis sa naissance. Et de m’apercevoir que je ne reconnaissais pas mon propre enfant. Comme si je regardais les photos d’un autre bebe. Je me demande si c’est parce que la fatigue m’a empeche d’imprimer de maniere permanente ces moments dans ma memoire. Ou si c’est parce que son image actuelle occupe une trop grande place dans mon cerveau et efface les precedentes de maniere systematique.



Toujours est-il que c’est un sentiment desagreable. Regarderais-je les photos d’aujourd’hui dans quelques mois et me dirais-je la meme chose? Que restera-t-il dans ma propre tete de tous ces moments incroyables? Rien qui ne les lie a ces images numeriques et numerotees?

mercredi 13 juin 2007

High expectations



Apres avoir ete inspiree par Christie, j’ai bookee a la derniere minute et avec la totalite de nos maigres ecomomies un sejour de 5 jours et demi a Noosa, sur la Sunshine Coast australienne.




Le contexte:
– Nous avions envie d’un peu de soleil et farniente et de quality time avec Little Poppet (LP), qui est dans une phase tres rigolote a tout juste 13 mois.
– Nous n’avions pas eu de vraies vacances (a part les retours annuels en France dans les 2 familles respectives) depuis plus de 5 ans.
– Nous avions de grosses decisions a prendre et pas le temps d’en discuter correctement le soir ou le weekend.
– Gross stress dans nos boulots respectifs ces dernieres semaines.
– Nous traversons une sorte de creux dans notre couple.


The bad:
– 4 jours de pluie continuelle type moussons.
– Dear Partner (DP) pendu au telephone pendant plusieurs heures, gerant une grosse crise professionnelle a distance
– De longues discussions assez tendues et toujours poussees par moi-meme comme un cheval mort
– Mes ranianias qui se pointent le premier jour des vacances avec une semaine d’avance… ouais, bad timing comme on dit.
– La mauvaise idée d’aller faire du bikini shopping pour une size 14 qui couvre bien les vergetures ventrales et autres bourrelets post partum.

The good:
- Une rencontre inopinee avec une quizaine de kangourous tres sympas (see photo below). Ils ont sauté a travers champs, leche les petits doigts de LP, le petit bebe a meme sorti la tete de la poche de sa mere au moment ou j’appuyais sur l’appareil photo. Merci les copains.
- Le 24h/24 tous les 3. Comme une vraie famille en vacances, pour la toute premiere fois. Avec les calins et les fous rires dans le lit parental au petit matin. Les siestes sur les canapés geants (berces par le bruit des pluies torrentielles). Les chateaux de sables (sous la pluie).
- Les decisions prises sur la date du retour en France et le second bebe, prises a l’arrachee mais prises d’un commun accord tout de meme.
- L’excruciating but so beneficial séance d’exercises tiree de “Les Couples Heureux Ont Leurs Secrets.
- Le Bistro C au bord de la plage, trendy meme sous le deluge et tres child friendly, avec un “skinny latte” a tomber par terre.
- LA journee de beau temps au milieu du sejour, passée a la plage de 7h du mat’ a 5 heures du soir avec des baignades dans une eau a 23 degres et du bronzing dans un air a 26…




So, what do you reckon? Pretty worth it? Ouaip, mais je ne peux pas m’empecher de me dire que ca aurait pu, aurait du, etre MIEUX.

Je crois qu'il faut que j’apprenne a gerer mes “high expectations”… comment on dit deja en francais?