mardi 19 juin 2007

Amnesia


Dimanche soir je suis tombee sur les centaines de photos et de videos de Little Poppet que nous avons faites, jour apres jour, et classees par mois dans notre ordinateur.

J’ai tout d’abord ouvert le dossier contenant les photos prises quelques instants apres la naissance. Lui tellement enorme et moi tellement fatiguee et tellement fiere. Tout ensanglantes et tout accroches l’un contre l’autre comme pour mieux faire face a ce grand bouleversement. Bizarrement ces images, dans mon cerveau et sur l’ecran, ressemblent plutot a celles d’un reve qu’a la realite.

Une fois ce premier diaporama termine, je n’ai pas pu m’empecher malgre l’heure tardive de parcourir un a un chaque mois depuis sa naissance. Et de m’apercevoir que je ne reconnaissais pas mon propre enfant. Comme si je regardais les photos d’un autre bebe. Je me demande si c’est parce que la fatigue m’a empeche d’imprimer de maniere permanente ces moments dans ma memoire. Ou si c’est parce que son image actuelle occupe une trop grande place dans mon cerveau et efface les precedentes de maniere systematique.



Toujours est-il que c’est un sentiment desagreable. Regarderais-je les photos d’aujourd’hui dans quelques mois et me dirais-je la meme chose? Que restera-t-il dans ma propre tete de tous ces moments incroyables? Rien qui ne les lie a ces images numeriques et numerotees?

1 commentaire:

Lola a dit…

Qu'il est beau, ce bébé pensif! Mais ce n'est pas étonnant que tu ne le reconnaisses pas, il a tellement changé! La première année d'un enfant est incroyable, il s'y passe tellement de choses, tellement de bouleversements ... Plus jamais dans sa vie il ne changera autant, plus jamais le temps ne s'accélèrera de cette manière.
De temps en temps, je regarde mes enfants et je ne les "reconnais" pas. Comment sont-ils devenus aussi grands, qu'est-ce que c'est que cet angle inédit, ce profil affirmé? Quand ils étaient tout petits, leur papa les prenait de temps en temps dans ses bras et les interrogeait: "D'où viens-tu, toi?". Cette étrangeté qui naît de la familiarité même est déconcertante.