jeudi 24 janvier 2008
Bad sleep
Je suis partagee entre l’inquietude, la culpabilite et avouons-le aussi le soulagement un peu honteux d’etre tellement loin que je ne peux physiquement rien faire.
Ma grand-mere, dont l’etat porte desormais le tampon officiel d’Alzheimer va de moins en moins bien chaque jour. Ma mere n’en peut plus, après 11 mois de 24h/24 et de 7j/7 qui ont ete je crois encore plus difficiles emotionnellement que physiquement. Mon pere est devenu mechant (employons le mot franchement) avec ma grand-mere, mes parents sont au bord du divorce et ma mere au bord du gouffre.
Pour couronner le tout, mon frere et sa copine se sont separes la semaine derniere, elle quittant la maison avec leur fils d’un an, apres que mon frere soit revenu une fois de plus saoul d’une de ses virees entre copains quasi quotidiennes.
C’est pour ma mere que je suis le plus inquiete. Elle m’a semblee vraiment suicidaire au telephone. J’ai pense lui envoyer des fleurs. Puis j’ai change d’avis. Je lui envoie a la place un DVD des derniers exploits de Little Poppet, en esperant que cela la fera rire plutot que pleurer.
J’ai l’impression de porter un fardeau, invisible mais bien present, rempli de choses auxquelles je suis tres attachee mais de plus en plus lourd a porter et j’ai quelquefois la tentation de vouloir le jeter sur le bord de la route…
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3 commentaires:
Je connais bien ce mélange de culpabilité et de soulagement. L'éloignement (choisi après tout peut-être un peu pour ça, pour mettre de la distance entre nous et les ennuis de la famille, les maladies, la vieillesse, les disputes...) nous permet d'échapper, mais on s'en veut de ne pas partager, de ne pas être là pour aider, soutenir, prendre sa part de malheur. Et dans ta famille, ta part est énorme! Je crois que tu as raison, contre la spirale noire de la mort, rien ne vaut la vie, surtout celle d'un petit enfant. Envoie ton dvd (ça ne t'empêche pas d'envoyer des fleurs aussi...) à ta mère, je pense que rien ne pourra lui remonter le moral plus que ça. Et dis-toi aussi qu'elle est peut-être un peu soulagée, elle aussi, de t'épargner les souffrances d'un quotidien si pénible (même si parfois elle doit regretter que tu ne sois pas plus proche). Ma mère me dit parfois: heureusement que tu es loin, ça te touche moins, tout ça... Non, ça me touche tout autant, mais ça m'intoxique moins au quotidien.
Bon courage...
Lolo m'enlève les mots du clavier, nous avons vécu tout ça avec le divorce en plus. Et si j'avais été plus près ? Rien n'aurait changé ils ne m'ont pas attendue pour se pouiller et la maladie de ma grand-mère est une longue suite de comprtements notamment alimentaires délirants.
Ca n'enlève pas la culpabilité, ça l'allège.
Et je note que ce n'est courant d'être heureux et je m'y applique.
Les filles m'enlèvent toutes les deux aussi les mots du clavier, comme le dit joliment Sophie. Et rien n'est moins vrai que la dernière phrase de Lola "cela nous touche tout autant mais au quotidien ça nous intoxique moins"... Moi, paradoxalement, j'ai eu besoin, vraiment besoin, de revenir au plus proche de ces difficultés.
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